Hors norme : l’autisme hors cadre


Grâce à la Fédération Française Sésame Autisme nous avons été invités à l’avant-première, ce jeudi 17 octobre au Gaumont Italie, du film « Hors norme ». Présenté hors sélection au festival de Cannes, qu’il a clôturé, il a été réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache connus pour leur énorme succès Intouchable. Il sortira en salle ce mercredi 23 octobre 2019.

Vincent Cassel et Reda Kateb, les deux têtes d’affiche, campent Bruno et Malik à la tête de leur association respective qui œuvrent dans le médico-social. Ces deux hommes atypiques, inspirés de personnages réels, vivent le monde des enfants et adolescents autistes et forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas qualifiés « d’hyper complexes ».

AfficheBien qu’il présente des enfants souffrant de cette pathologie extrême sous un angle inhabituel, « Hors norme » n’est pas un film sur l’autisme. C’est un film qui traite du combat mené quotidiennement par ces éducateurs, souvent jour et nuit, pour aider des jeunes en grande difficulté. C’est la quête de ces hommes et femmes qui est hors norme. En IME ou en hôpital de jour, ils consacrent leur vie à l’assistance d’autrui, au sein de structures comme celles de l’Entraide Universitaire.

Pour réaliser ce film, le duo d’auteurs s’est immergé au sein de deux associations durant deux ans. Eric Toledano et Olivier Nakache ont précisé que « les scènes du film ont toutes été vécues dans la réalité ». On le ressent et on est emmené par l’histoire et ses protagonistes, faite de peines, de joies et de révolte. C’est une réussite qui sert la cause sans tomber dans le pathos. La bande son y est pour quelque chose car aussi belle que discrète ; sans souligner, elle accompagne. Les comédiens sont convaincus, sans en faire trop, la réalisation est sobre.

Si les institutions (notamment l’ARS) ne sont pas à la fête dans le film, elles ne sont pas pour autant présentées comme les « grands méchants loups » car on comprend qu’elles sont indispensables à la conduite de tels projets, parfois montés sur une simple idée, avec de la bonne volonté et de « l’huile de coude ». Ici l’une des deux associations n’a pas reçu d’agrément. On constate pourtant qu’elle gère une quarantaine d’enfants que personne ne veut ou ne peut plus gérer, pas même les parents, avec la bénédiction de l’USIDATU à l’hôpital de la Salpêtrière.

Quelle que soit l’opinion qu’on se fera de « Hors norme », en tout état de cause ce docu-fiction sert le propos avec justesse et sobriété et pose les questions sous angle inconnu d’une majeure partie du grand public : que fait-on de ces personnes, enfants ou adultes en grande difficulté sociale et psychologique, dans une société qui n’a pas toujours prévu leur place? Aussi, avec le personnage attachant de Joseph, l’histoire souligne l’importance d’une notion chère à l’Entraide Universitaire : l’inclusion.

Pierre Pesty
Chargé de communication


Un résident du Foyer Evelyne Conte, établissement de l’Entraide Universitaire, a joué dans le film et participé à la cérémonie du Festival de Cannes, dont voici les photos de Serge Arnal (Gaumont/Quad/Ten).

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