Dans la peau d’un samouraï 侍


Les jeunes de l’ITEP Pierre Mâle et leurs éducateurs ont eu le privilège de s’initier au kendo aux côtés d’Alain CAPKI président du club, professeur et maître en arts martiaux (kendo, judo et iado).

Le kendo est la version moderne du kenjutsu, l’escrime au sabre pratiquée autrefois au Japon par les samouraïs. Le kendo signifie « la voie du sabre », cette pratique sportive n’a rien d’un combat de force mais d’un combat contre soi-même invitant le kendoka à se dépasser. « Politesse, contrôle de soi, courage, honneur et respect » font partie des valeurs qu’il véhicule. Cet art martial ou plutôt « art de vie » est une discipline obligatoire dans les écoles japonaises à raison de 4h par semaine.

Pourquoi, un tel projet ?

Il est essentiel de travailler la cohésion de groupe quand entre pairs, ils ont tendance à ne fonctionner que par la violence, l’intimidation, le harcèlement. L’art martial permet de travailler la maîtrise de soi et la discipline ainsi que d’apprendre à canaliser ses émotions. Cette nouvelle pratique s’inscrit dans les nombreux temps sportifs proposés au sein de l’ITEP. En effet, le sport est vecteur de mieux être et permet d’apprendre à être ensemble, se soutenir et s’entraider dans l’effort.

Impressionnés par cette pratique peu commune, l’armure du kendoka, et en immersion dans le décor ancestral du dojo, nos 7 jeunes se sont mis dans la peau d’un samouraï des temps anciens. En inclusion avec des kendokas de leur âge, ils ont attentivement participé au cours d’initiation. L’idée était de partager un moment de cohésion avec leurs pairs, mettre à l’épreuve le dépassement de soi, effectuer une mise au travail à la fois individuelle et collective.

Shinai (bâton en bambou) en main, toutes les frappes ont été réalisées par nos jeunes avec beaucoup d’implication. Porteur d’intentions et d’émotions, le kiai (cri) a été plus difficile à émettre pour certains car il renferme comme une histoire personnelle livrée aux yeux de tous. Mais leur sensibilité était perceptible à l’écoute des cris poussés lors des démonstrations des kendokas du Club.

« Avec le Kendo, l’impossible devient possible… » comme l’enseigne le « Sensei » Alain CAPKI. Cette initiation a permis à nos jeunes de laisser entrevoir une autre facette d’eux-mêmes et faire naître des capacités encore inexploitées. Un voyage au-delà des frontières du Château d’Arnouville pour un enseignement plein de sagesse.

Un grand MERCI à l’équipe du Club Nijikendoka de Villiers-Le-Bel.

En savoir plus sur le kendo

La pratique

La notion fondamentale du kendo est le « KI KEN TAI ITCHI », autrement dit l’unité entre l’esprit, le sabre et le corps :

  • L’esprit « KI », qui désigne la détermination dans le mouvement. Il se manifeste par le « kiai », le cri poussé en même temps que la frappe.
  • Le sabre dit « KEN » représentant la frappe donnée avec un bâton en bambou nommé shinai.
  • Le corps « TAI » qui désigne l’engagement du corps représenté par une frappe du pied avant droit au sol qui doit être exécutée en même temps que le coup et le cri.

Les frappes

Toutes les frappes sont bien délimitées et se font au-dessus de la ceinture et de face. Il existe 3 frappes :

  1. Sur le haut du casque nommée « men »
  2. Au centre et sur les côtés, au plastron nommée « dô »
  3. Sur les avant-bras à droite et à gauche nommée « Koté »

Le kiai

La frappe est accompagnée de la parole dit « kiai » cela permet notamment la coordination et justesse des mouvements en extériorisant les émotions.

Le kiai est un cri obtenu par une forte expiration ventrale. Il permet de libérer les efforts en même temps que le mouvement. Il peut être associé à la manifestation chez les joueurs de tennis lors de la frappe de la balle. Le kendo enseigne aux débutants de crier le nom de la partie visée par la frappe (kote, men, do) pour développer le kiai. Au fil de la progression, le cri sera remplacé par un kiai plus personnel.