Publié par le Haut Conseil du Travail Social (HCTS), le livre blanc du travail social sera remis à la ministre des Solidarités et des Familles le 26 septembre. Le déficit d’attractivité dont fait état cette publication, se matérialise sur le terrain par des difficultés à recruter les professionnels du travail social, auxquelles l’Entraide Union est également confrontée.
Selon le HCTS, cette crise des métiers de l’humain pour reprendre les termes de l’UNIOPSS, est protéiforme : il concerne les conditions de travail et le sens du travail. Le HCTS préconise donc de “transformer et valoriser les conditions de travail”, sans attendre “. A commencer par des revalorisations salariales structurelles. Les mesures de revalorisation salariale du Ségur n’ont pas bénéficié à tous les travailleurs sociaux. Le HCTS note que “le critère de l’exercice à titre principal de fonctions d’accompagnement socio-éducatif a eu pour conséquence d’écarter, tout à la fois, certains travailleurs sociaux exerçant des fonctions de coordination et d’évaluation et ceux qualifiés d’ « exclus du Ségur » (personnels administratifs et techniques et enseignants)”. Nous rappelons ici que pour ceux qui n’étaient pas visés par les mesures issues des accords Ségur et Laforcade, l’Entraide Union a pris, l’initiative de verser en 2022 une indemnité exceptionnelle et non pérenne d’un montant de 2000 euros bruts. Mais la question des salaires n’est pas la seule difficulté relevée, les professionnels expliquant souvent souffrir de l’isolement de leur fonction, du sous-effectif et de l’empilement des dispositifs et des ratios d’accompagnement qui leur sont imposés.
Au-delà des conditions de travail, le HCTS estime qu’une réflexion sur les “approches du travail social, les méthodes d’intervention et la nature des pratiques professionnelles face à l’évolution radicale des problématiques sociales et environnementales” est nécessaire. Les métiers du travail social doivent donc être repensés au prisme de l’évolution de la place et du rôle des personnes accompagnées, avec en ligne de mire le renforcement de leur pouvoir d’agir.
Enfin, le HCTS n’oublie pas la formation comme un des leviers de l’attractivité des métiers du social est la formation : le système de formation doit évoluer afin de “répondre aux besoins de mobilités et de développement des compétences, avec des établissements de formation impliqués et engagés dans des projets communs avec les structures et services de leurs territoires”.
