Le 6 novembre, lors de la réunion organisée par l’ARS Île-de-France sur la transformation de l’offre destinée aux personnes en situation de handicap, les quatre centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) parisiens ont présenté une vision commune : agir tôt, agir près, et garantir un parcours sans rupture pour chaque enfant de 0 à 6 ans.
Grâce à leur présence territoriale, les CAMSP assurent un accès direct, sans notification Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), permettant aux familles de bénéficier rapidement d’une évaluation ou d’un accompagnement précoce. Cette proximité est un levier nécessaire : elle facilite le lien avec les crèches, les écoles, l’hôpital, et permet d’éviter les « perdus de vue », ces situations où la continuité de développement de l’enfant peut se fragiliser.
Chaque année, plus de 1 500 enfants sont accompagnés à Paris. Pourtant, les tensions sont fortes : sur près de 1 000 projets d’orientation ouverts en 2024, 24 % n’ont trouvé aucune solution. Les délais s’allongent, jusqu’à 30 mois pour une entrée en Instituts Médico-Educatifs (IME) Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), et les dispositifs d’aval restent saturés. Les équipes gèrent alors un paradoxe quotidien : accompagner au mieux, tout en maintenant le lien dans l’attente de relais parfois longs à se structurer.
Face à cette réalité, les CAMSP ont renforcé leur coopération avec l’agence régionale de santé (ARS), la MDPH et les acteurs locaux. Ils partagent leurs constats, fluidifient les parcours et développent une véritable responsabilité collective autour de l’enfant et de sa famille. La territorialisation n’est pas un simple découpage : c’est un filet protecteur construit avec et pour les familles, notamment les plus fragiles, qui représentent désormais un quart des situations accompagnées.
Cette dynamique partagée affirme une ambition : qu’aucun enfant ne reste sans réponse, et que chaque famille conserve un repère, un soutien et une trajectoire sécurisée.



